Le printemps 2015 aura été favorable au marché immobilier au Maroc. Le prix moyen du m² a atteint en ce mois de juin une hausse de 1% par rapport au mois de janvier 2015.

Toutefois, entre le premier semestre 2015 et le premier semestre 2014, une hausse de 3% a été enregistrée au niveau des prix moyens. À Casablanca et Marrakech, les prix moyens affichés du mètre carré ont progressé de 0,4% et 3% respectivement sur un mois, tandis qu’ils ont diminué à Fès, Rabat et Tanger de 2%, 2% et 3,2% respectivement.
Agadir est la ville qui a connu la plus forte hausse des prix sur les appartements au cours des trois derniers mois (12%). D’une manière générale, les prix affichés des appartements poursuivent leur progression dans plus de la moitié des grandes villes marocaines.

À Casablanca, le prix moyen progresse de 0,4%

Enfin, la capitale économique regagne sa place de la ville la plus chère au Maroc. Après plusieurs mois de baisse, le prix moyen affiché au m² repart à la hausse en ce mois de juin. Certains indicateurs montrent toutefois que la reprise du marché casablancais est encore fragile. Le retour timide  des acheteurs inquiète : ils ont représenté seulement 41 % des demandes enregistrées sur le site (contre 59% de demandes de location).

Le marché de la location : une hausse des demandes constatée

Il semble bien que le marché locatif repart à la hausse en ce début de période estivale. Plus de 46% des demandes et réservations ont été enregistrées sur le site, contre 38% le mois dernier. Cette hausse reste cependant insuffisante pour atteindre le même niveau des demandes inscrites en juin 2014 (51%).

Habituellement, l’activité du marché locatif est la plus soutenue de juin à septembre (et même durant le mois de juin), le nombre de locations réalisées s’établissant en moyenne mensuelle à un niveau deux fois plus élevé que sur les cinq premiers mois de l’année.

Moyenne des prix affichés au m² dans les grandes villes :

Casablanca

Ce mois, le quartier Triangle d’or est le quartier le plus cher à Casablanca. Là, le prix moyen affiché s’élève à plus de 23.766 Dhs au m², suivi du quartier Ain diab (22.612 Dhs/m²), Anfa (21.232 Dhs/m²) et Racine (20.861 Dhs/m²) tandis que le prix moyen à Sidi Moumen, Hay Mohammadi et Ben Msick  reste trois fois moins cher que lesdits quartiers.
En ce mois de juin, les prix moyens affichés dans les quartiers Triangle d’or, Anfa supérieur et Palmier ont augmenté respectivement de 2,1%, 1,6% et 3,3%. Contrairement aux quartiers Ain diab et Anfa qui ont connu une baisse des prix affichés (- 1,5% et -3,3% respectivement).
En périphérie, le prix moyen à Dar bouazza est le plus élevé (11.967 Dhs/m²) suivi de Bouskoura où le prix moyen a atteint ce mois 8.378 Dhs/m².

Rabat

Au cœur de la capitale, les évolutions se font par petites touches. Les quartiers les plus chers sont localisés dans l’arrondissement Agdal-Ryad et Souissi.
Le prix moyen au quartier Haut Agdal a dépassé ce mois la barre des 20.503 Dhs au m², presque deux fois plus cher que le quartier Fadessa, qui reste parmi les quartiers les plus recherchés et les plus habités par la classe moyenne.
Les quartiers de l’Océan et Hassan ont vu leurs prix moyens baisser respectivement  de 12,8% et 3% sur les deux derniers mois. Les prix moyens aux quartiers Agadal et Ryad ont connu ce mois une stagnation par rapport au mois précédent.
Il est à prendre en considération que la fréquentation d’un quartier fait évoluer les prix et augmenter les demandes, sans oublier également que les prix varient selon les types de biens (maisons-appartements-villas).

Tanger

Dans la même tendance, c’est au quartier Malabata que l’on retrouve le prix moyen le plus cher à Tanger (19.084 Dhs/m²), suivi par le quartier Achakar (17.657 Dhs/m²), qui fait partie des quartiers les plus prisés de la ville, vient juste après le centre ville et le quartier Nejma, où le prix moyen affiché arrive à 16.532 Dhs au m². Ailleurs, les prix sont moins élevés. Il faut compter  5.359Dhs/m² au quartier Boukhalef, 5.600Dhs/m² à El Hay Hassani, où la majorité des biens sont des appartements économiques, et 5.509 Dhs/m² au quartier Mghogha.
Là encore, les chiffres sont tout à fait similaires à ceux du marché locatif, ou le mètre carré le plus abordable se situe au quartier Mghogha, Marjane hay hassani et Boukhalef. Ces deux derniers quartiers sont très fréquentés par les étudiants des facultés et des écoles à proximité.

Marrakech 

Avec un prix moyen affiché de 22.387 Dhs au m², le quartier Hivernage arrive en tête des quartiers les plus chers de la ville rouge, suivi du quartier Agdal (19.917 Dhs/m²) tandis que le prix moyen au quartier Azzouzia et Mhamid  reste beaucoup moins cher que les autres quartiers.
Contrairement au mois précédent, le prix moyen affiché dans le quartier Majorelle a connu une baisse de 2,5%.  Les quartiers Amelkis, Guéliz et l’Agdal ont connu quant à eux, une hausse modérée des prix affichés (1,6%, 7,8% et 8,3% respectivement).
Le prix moyen marrakechi reste plus élevé que l’an dernier à la même période (13.788 Dhs/m² contre 13.352 Dhs/m²). En outre, le marché de la location a enregistré un répit en ce mois de juin.

Fès 

À Fès, le quartier Champ de course reste en tête des quartiers les plus chers de la ville et où le prix moyen affiché est reste presque stable (12.100 Dhs au m²). Tandis que les prix ont évolués au centre ville (4,9%) et ont diminués au quartier Narjiss (8,9%).
Le quartier Bensouda est le quartier le moins cher de la capitale spirituelle du Maroc, avec un prix moyen de 5.500 Dhs/m². Ce quartier a connu l’an dernier un bon redémarrage, grâce à la restructuration de la zone industrielle.
Le quartier Ain chkef, ou très connu par Route Ain Chkef, fait partie des quartiers les plus chers de la ville (7.018 Dhs/m²). Ce quartier est en plein essor depuis 2010, où une dizaine de projets résidentiels neufs ont  été lancé et attirent une population de jeunes professionnels.

Agadir

Le marché de l’immobilier à Agadir évolue comme prévu.  Avec un prix moyen affiché de 22.586 Dhs/m², le quartier touristique arrive en tête des quartiers les plus chers ce mois.
La ville nouvelle d’Agadir se positionne en deuxième place avec un prix moyen de 21.260 Dhs/m² avec une hausse de presque 19% durant les deux derniers mois. Le quartier Talborjt arrive en troisième place avec un prix moyen affiché de 13.142 Dhs/m². Ce quartier est très animé et connait une redynamisation socioéconomique qui rentre dans le cadre d’une dans le cadre de la coopération entre la Région Souss Massa Drâa et le Gouvernement des Iles Canaries.
Le quartier Tilila (7.429 Dhs/m²), qui se trouve un peu loin du centre ville, est le moins cher à Agadir.

M. Majid Alaoui, Directeur général du Cabinet IMVALORY à Casablanca

« Nous avons constaté que le premier trimestre 2015 était morose et marqué par plusieurs facteurs ; la chute des transactions tous secteurs confondus, la baisse des prix des actifs immobiliers de 10% et les grands rabais proposés et effectués par les promoteurs en vue de faire écouler leurs stocks.

Par ailleurs, nous pensons que les prix vont suivre une tendance baissière et nous espérons avoir un atterrissage en douceur. Cela est expliqué par plusieurs points :
1/ Le fait que le pouvoir d’achat des ménages ne peut pas suivre ses prix. Comment expliquer vous que sur 10 ans les prix ont été multipliés par 2 ou 3 alors que le revenu des ménages est presque resté le même.
2/ les promoteurs commencent à avoir un stock d’invendu important et nous allons assister à beaucoup de promotion.
3/ Dans le second, plusieurs vendeurs ont acquis dans des projets neufs qui arrivent à la livraison. De ce fait, ils seront obligés de baisser le prix pour terminer l’achat de l’autre côté.
Nous pensons qu’aujourd‘hui  les acheteurs sont devenus plus exigeants, ils ont un outil qui est l’internet, qui leur permet de comparer plusieurs produits sans se déplacer. Le comportement des consommateurs a changé, ils sont de plus en plus méfiants des promoteurs (retard de livraison et non respect des cahiers de charge), ils préfèrent acheter des biens finis. Mais dès que le rapport qualité/prix est excellent, les produits trouvent preneurs facilement.
Nous ne prévoyons aucun changement dans les mois à venir, nous allons assister à une stagnation du marché, mais si les prix deviennent intéressants les transactions vont repartir à la hausse. »