Les grands chantiers de l’immobilier
Logement pour la classe moyenne, argus des prix de l’immobilier, labellisation, fiscalité… les chantiers ne manquent pas, tant pour nos promoteurs immobilier que pour le gouvernement en cette fin d’année. Le PLF 2014 a sauté le pas en accordant aux promoteurs le prix de vente pour lequel ils militaient : 6000 DH HT au lieu de 6000 DH TTC le m2 pour un logement pour la classe moyenne, mais encore… est-ce suffisant pour le voir décoller ? Le problème du foncier reste entier. En l’état actuel des choses, seules les villes petites et moyennes peuvent prétendre à pareille offre. Dans les grandes agglomérations, faute de foncier dédié, la classe moyenne ne se résout pas à aller habiter à 20 km du centre ville pour trouver une offre qui finalement lui ferait gagner d’un coté ce qu’elle perdrait de l’autre. Ensuite, les prix. Ah les prix de l’immobilier ! Que n’ont-ils pas fait jaser…
A commencer du coté du fisc. Car bien malin celui qui pensait avoir vendu ou acheté à un prix, quand l’Administration lui rappelle que le prix auquel il a vendu c’est elle qui le décide ! Ubuesque ? Oui, mais pas toujours, car c’est « l’astuce » facile qu’a trouvé le fisc pour traquer le « noir » dans les transactions. Sauf, que de « noir » il commençait à en voir partout… et va pour la pénalisation des honnêtes citoyens ! Comme ce système pervers a des limites, puisque mêmes des citoyens sincères se sont retrouvés à payer des arriérés fiscaux sur des montants de transaction jamais perçus, fisc et promoteurs ont alors compris que l’issue était une transparence des prix. A savoir un argus des prix de l’immobilier clairement affiché et actualisé, et qui servirait de référentiel pour acheteurs, vendeurs et enfin le fisc. Ouf de soulagement et fin (peut-être) des redressements discrétionnaires… sauf que cet argus tarde à sortir ! Annoncé pour la mi 2013, l’année touche à sa fin et on l’attend toujours. C’est que les négociations sont ardues entre l’Administration et les professionnels du secteur pour accorder leurs violons sur la valorisation des différents actifs immobiliers. Sans compter, les difficultés inhérentes aux disparités entre une même classe d’actifs…
La labellisation, cet autre chantier mené par la FNPI et dont le lancement coïncidera avec le début de l’année 2014, promet de tirer vers le haut la production de logements, en valorisant et en récompensant la qualité, la sécurité, l’innovation dans l’acte de bâtir. Le secteur en avait bien besoin, tant les coups portés à la qualité se sont fait sentir dans bien des projets… Il faut dire que la course à la quantité ces dix dernières années, a fait perdre la boussole à un certain nombre de promoteurs. Belle initiative donc que ce label, qui comme la qualité de la construction d’un bâti, se mesure à l’épreuve du temps…
Coté fiscalité, la loi de Finances 2013 avait fait pas mal de dégâts sur le secteur… Comme, entre autres, le barème de taxation des terrains nus revus à la hausse, ce qui a eu pour effet pervers de freiner les transactions et de contribuer au renchérissement du foncier ou bien le passage de 20 à 30% de taux d’imposition sur les plus values immobilières… Contrainte budgétaire oblige, la loi de Finances 2014 ne changera sans doute pas grand-chose. Sauf une mesure de prévue et qui est en contradiction avec la volonté d’encourager l’immobilier locatif et qui est la fin de l’exonération fiscale sur les revenus locatifs les trois premières années suivant l’acquisition d’un logement. C’est le Maroc… qui comprenne qui pourra !