Construction parasismique au Maroc, nouvelle réglementation
La construction parasismique regroupe l’étude du comportement des bâtiments et des structures sujets à un chargement dynamique du type sismique et la réalisation de bâtiments et infrastructures résistant aux séismes. Ayant pour principaux objectifs de prévoir les conséquences potentielles des tremblements de terre et de comprendre l’interaction entre les bâtiments et le sol.
Au maroc, après l’effet traumatique des séismes d’Al Hoceima et d’Agadir, il était nécessaire que le Maroc développe sa politique de construction par les expériences vécues par d’autres pays et surtout ceux présentant une activité sismique préjudiciable et des conditions socio-économiques similaires.
Le Règlement parasismique des constructions en terre RPCT 2011 constitue l’ensemble des performances requises et des prescriptions techniques destinées à améliorer la résistance des constructions en terre en cas de séisme. Selon la note de présentation relative au projet de décret approuvant le RPCT 2011 et instituant le Comité national des constructions en terre, la construction en terre a hérité d’une tradition vernaculaire des techniques et des solutions judicieuses qui ont évolué avec l’esprit et l’objectif de mieux valoriser les propriétés des matériaux locaux de construction, et plus particulièrement le matériau terre. Elle représente un patrimoine socioculturel de plusieurs générations et le témoin de notre tradition architecturale et culturelle.
Mais le temps est arrivé pour mettre à jour ce règlement. Le ministère de l’habitat en collaboration avec l’École nationale d’architecture, l’École Hassania des travaux publics, le Laboratoire public d’essais et d’études, l’Université de Califonie à Berkeley et l’Institut Getty de conservation des monuments historiques de Los Angeles, ont procédé à l’élaboration d’un projet de Règlement parasismique RPS 2000 version 2011, devant entrer en vigueur six mois après sa parution au Bulletin officiel. Ce règlement est divisé en trois sections
• La première section concerne l’autoconstruction en terre : elle s’adresse aux autoconstructeurs qui réalisent leurs propres habitations de type «Rez-de-chaussée ou R+1» sans recourir à un architecte ou à un ingénieur spécialisé.
• La seconde se rapporte à l’ingénierie de la construction en terre : elle s’applique à toutes les constructions en terre soumises à l’obligation de recours à un architecte ou à un ingénieur spécialisé, pour l’obtention du permis de construire. Les dispositions de ce règlement pourront constituer un référentiel technique pour les agences urbaines lors de l’instruction des dossiers relatifs à la construction en Terre notamment dans le milieu rural.
• La troisième section traite le renforcement des bâtiments existants et des monuments historiques. Les deux premières sections sont actuellement établies et finalisées. La troisième et dernière section le sera dans une phase ultérieure. Lesdits règlements traitent tous les aspects touchant aux techniques de construction traditionnelles, aux matériaux «terre», ses limites d’application, les recommandations concernant les systèmes constructifs de renforcement et de protection des murs et les dispositions constructives pour les fondations. Ce règlement est conçu comme complément aux dispositions du Règlement de construction parasismique «R.P.S.2000» (version 2011), et concerne les règles de Construction parasismique en terre. En tant que tel, le présent règlement retient le zonage sismique du «R.P.S.2000» (version 2011) et se fonde sur la vision et la philosophie de protection des vies humaines. Ledit règlement vise la préservation de la culture constructive traditionnelle et l’amélioration de ses techniques sur la base des connaissances scientifiques modernes et des techniques de génie parasismique les plus récentes.
Lors d’un tremblement de terre, le sol ondule selon des mouvements verticaux et latéraux. La construction parasismique a pour principal objectif de prévenir l’effondrement des bâtiments. Une structure ne doit pas nécessairement être extrêmement résistante et dispendieuse.